Publié le 30 mars 2023 sur rhonefm.ch par Sandrine Rovere

Réunis devant la presse jeudi, les présidents des deux localités ont estimé qu’il s’agissait d’une « étape logique qui profite à tout le monde ».
C’est Veysonnaz qui est à l’origine de ce rapprochement. Lors d’une consultation populaire, les Barlouka ont en effet plébiscité en 2020 le principe d’une fusion. Et ils ont choisi Sion, plutôt que Nendaz, pour ce mariage.
Un mariage de raison. Car la commune est aujourd’hui fortement limitée par sa taille et son manque de ressources. « Ce n’est plus tenable », a expliqué le président Patrick Lathion. Son interview :
La suite logique après Salins et les Agettes
Du côté de Sion, on voit des avantages à cette absorption du petit voisin. Pour le président Philippe Varone, cette fusion permettra une « gestion plus rationnelle du cône de Thyon » et ouvrira des perspectives de développement intéressantes, tout spécialement pour le tourisme.
Philippe Varone plaide pour que Sion devienne la capitale suisse des Alpes, en intégrant la coopération plaine-montagne. « Notre destin est lié aux communes avoisinantes », ajoute-t-il. En s’élargissant, Sion pèserait ainsi plus lourd au niveau national.
Pas de crainte pour l’identité barlouka
Pour les autorités, ce mariage n’apportera pas de grand changement dans la vie de tous les jours. Car la population de Veysonnaz disposerait toujours de services et d’écoles sur le coteau. Patrick Lathion ne craint pas non plus de voir disparaitre l’identité barlouka. « L’identité ne se crée pas par l’appartenance à une commune politique », souligne-t-il.
Le Conseil général de Sion se prononcera mardi. Les populations de Sion et de Veysonnaz voteront ensuite le 18 juin prochain. Si le vote est favorable, les deux communes transmettront une demande de fusion au Conseil d’Etat qui la soumettra au Grand Conseil. Si ce dernier la valide, la fusion sera effective au 1er janvier 2025, date du début de la prochaine législature.
Sitôt le projet de fusion annoncé, l’opposition est sortie du bois. Un nouveau comité sédunois présenté comme apolitique a immédiatement dit tout le mal qu’il pense de cette fusion.
Cette fusion avec Veysonnaz constitue la première étape de l’intention stratégique du ‘Grand Sion’ qui » « favorise une urbanisation généralisée de la montagne ». Le comité note par exemple qu’en cas de fusion, le taux de résidences secondaires, aujourd’hui de « plus de 60% » à Veysonnaz, tomberait à 9,3% « favorisant un boom des constructions ».
Raymond Pernet est membre de ce mouvement, fondé il y a une dizaine de jours par des élus et anciens élus issus des rangs du Centre et de l’UDC.
Le mouvement estime que Veysonnaz aurait dû plutôt se rapprocher de Nendaz que de Sion. « La plupart des tâches régaliennes sont aujourd’hui effectuées par la commune voisine », note encore Raymond Pernet.
Le mouvement sédunois dénonce par ailleurs « la partialité de l’étude de faisabilité » mandatée ainsi que « l’absence de discussion avec les citoyens sédunois ». Ses membres estiment que le débat n’a pas eu lieu et doit être ouvert.