Avons-nous encore le temps dans ce pseudo-débat où la précipitation est maître du jeu, où la méthode Coué sert d’argumentaire ?
Et peut-on encore vraiment appeler à plus d’objectivité quand, dans toutes les démarches, l’impression domine que tout est fait pour minimiser à l’extrême tous les points négatifs, au point que lors de la présentation du projet de fusion de Domdidier et ses voisines, par exemple, le seul inconvénient de la fusion qui fut mentionné était « le surcroît de travail évident des futurs conseillers communaux » ?
Il faut être conscient que tout processus visant à établir la « faisabilité » d’une fusion aboutira à une fusion, si personne ne vient contredire les affirmations des fusionneurs.
Le train des fusions est en marche et plus aucune réflexion n’accompagne les processus qui les concernent. Le mouvement est « inéluctable » et rappelle étrangement « Que voulez-vous, c’est le progrès ! »
En effet, l’affaire prend une tournure encore plus étrange, si l’on prend la peine d’un peu de recul, quand on considère les études qui continuent de se multiplier sur le sujet. La question n’est plus de savoir si les fusions se justifient à une telle échelle, la réflexion ne commence plus par une réponse à la question « Pourquoi aller jusqu’à la fusion ? ». L’analyse contextuelle vise uniquement la compréhension de ce qui a empêché certaines fusion d’aboutir et à puiser dans la méthodologie de celles qui ont réussi les éléments qui permettront aux futures candidates d’arracher le « oui » de leurs citoyen(ne)s dans les urnes[1]. Après quoi, les affaires seront aux mains d’un cercle beaucoup plus restreint de décideurs qui pourront compter sur la légitimité que leur auront « accordée » ceux qui leur auront abandonné leur liberté.
[1] „Wirksamkeit der Fusionsförderung im Kanton Bern“, Evaluation der Förderinstrumente anhand der Kantone Bern und Luzern, Master-Thesis von Vezira Korac, 2012