octobre 01, 2023

Quatorze communes décidées à faire sécession si «rien ne change»

Il y a un an et demi, les communautés de communes de Fruges et Hucqueliers fusionnaient. Jean-Jacques Hilmoine, ex-président de la CCF revient aujourd’hui avec des membres de son ancienne majorité et une longue liste de récriminations sous le bras. Pour eux, la nouvelle entité va « droit dans le mur ».

Jean-Jacques Hilmoine (à gauche) et Patrick Cornu ainsi que d’autres élus tirent la sonnette d’alarme.

Qui sont les villages en question ?

Quatorze villages sur les 25 de l’ex-CCF sont décidés à quitter l’intercommunalité du Haut-Pays «  si rien ne change  » : Ambricourt, Coupelle-Neuve, Coupelle-Vieille, Crépy, Créquy, Fressin, Hézecques, Lugy, Matringhem, Mencas, Planques, Ruisseauville, Senlis et Torcy.

Le problème

«  Après 18 mois, la communauté de communes est en déficit de 800 000 € alors qu’au moment de la fusion, les anciennes communautés de communes dégageaient chacune un excédent  », peste Patrick Cornu, maire de Torcy. Et de reprendre l’audit demandé par Philippe Ducrocq, le président : «  En 2018 les recettes augmenteront de 2 % et les dépenses de 5 %.  »
Pour Jean-Jacques Hilmoine et ses alliés, c’est clair : «  Si on ne crée pas de recettes nouvelles et si on continue à augmenter les dépenses à la même vitesse qu’en 2017, dans deux ans on risque d’être dans le rougeLe rouge vif.  »
Leurs pistes pour y remédier ? Sortir de sa léthargie le dossier des éoliennes et de création d’une société d’économie mixte destinée à revendre l’électricité. «  Le retour sur investissement, estimé entre 1,5 et 2 millions d’Euros, était prévu pour 2021/2022.  »

Les récriminations

Outre le volet éolien, le groupe demande que la CCHPM délibère rapidementsur certaines questions. Notamment pour que la compétence périscolairereste dans le giron de la CCHPM. Il réclame aussi le versement des dotations de solidarité communautaire et des fonds de concours pour aider les communes à fonctionner et investir.
Le projet de médiathèque «  qui ne coûtait pas un centime d’investissement » est lui aussi revenu sur le tapis, de même que le «  hameau de vie  » (un béguinage), les routes de la Pierre et du Bois, la maison du patrimoine à Fressinl’hôtel d’entreprises et l’aide aux travaux d’assainissement pour les particuliers.

L’ultimatum

Jean-Jacques Hilmoine et les maires qui l’ont rejoint espèrent «  qu’une démarche sera au moins engagée avant le 30 juin  ». Dans l’idéal, ils souhaitent que des délibérations dans le sens de la concrétisation des projets évoqués ci-dessus soient votées en conseil communautaire. Sinon ? «  On rencontrera les services de l’État  », tranche Jean-Jacques Hilmoine. Qui n’a pas peur d’aller jusqu’à «  écrire au président  » si besoin. «  On veut juste essayer de revenir à une façon de travailler responsable et dans le sens du territoire.  »

Le contexte

Le 1er janvier 2017, les anciennes intercommunalités de Fruges (CCF) et Hucqueliers (CCCH) fusionnaient pour créer la communauté de communes du Haut-Pays du Montreuillois (CCHPM).
Un « mariage arrangé » par la préfecture, qui avait, d’autorité, décidé de ce rapprochement. À l’époque déjà, plusieurs délégués de Fruges qui auraient préféré rejoindre l’Audomarois s’étaient élevés contre cette décision.
D’après Jean-Jacques Hilmoine, les bureaux des ex-com de com s’étaient engagés verbalement en octobre 2016 à réaliser les projets engagés de part et d’autre avant la fusion. Mais aujourd’hui, quatorze représentants de communes de l’ex-CCF, élus et délégués communautaires, tapent du poing sur la table, estimant avoir été floués.
La Voix du Nord / Cécile Legrand-Steeland |