décembre 08, 2023

Quand y en a plus, y en a encore !

Ou de la suite dans les idées des fusionneurs…

 

S’il faut reconnaître une qualité aux partisans des fusions, si ce n’est de la ténacité, c’est du moins de la suite dans les idées. Alors qu’elle manque quelques fois aux opposants, on assiste en effet ces derniers jours à une remobilisation des élus, notamment dans le canton de Vaud.

 

Tandis que les commentaires de la Conseillère d’Etat, Béatrice Mettraux, dimanche soir, au sujet de la dernière déconfiture vécue par les projets de fusions vaudois, sonnaient comme un rappel des troupes en promettant l’ouverture de la voie à une nouvelle révision législative destinée à faire aboutir la « seule voie raisonnable » pour l’avenir des communes du canton, une kyrielle de députés du Grand-Conseil se sont d’ores et déjà engouffrés dans la brêche en proposant chacun LEUR solution pour convaincre les récalcitrants. Si quelques unes semblent enfin prendre en compte le souci démocratique d’une meilleure intégration des citoyens dans les débats, et ce dès le début du processus, aucune intervention n’a expliqué ces échecs en soulevant le problème fondamental de la dilution du pouvoir des citoyens entraîné par ces fusions en chaîne qui ne répondent pour leur grande majorité qu’à un effet de mode et de mise en avant de certains ego.

 

En effet, nos élus, pourtant incapables de prévoir les conditions politiques et économiques qui régneront à plus d’un lustre, se montrent experts dans leur description des conditions qui seront optimales pour le bon fonctionnement de nos communautés locales dans 15 ou 20 ans.

 

Mieux, alors qu’ils sont prompts à monter aux barricades pour maintenir les coupes budgétaires qu’une nécessité conjoncturelle rendrait obsolètes ou contre-productives, les voilà unanimes pour distribuer sans discernement une dot étatique encore plus substantielle à toute commune « volontairement » candidate au mariage.

 

Les autorités cantonales l’ont bien compris, le temps presse. Après les giffles magistrales essuyées coup sur coup en votation populaire (7 refus sur 9), il importe aux fusionneurs de relancer rapidement la machine avant que les communes déjà fusionnées viennent ajouter à ces résultats, déplorables au vu des moyens engagés, le passif de leur bilan en perte de vitesse après l’euphorie initiale passée. Car jamais ces autorités ne remettraient en question une démarche qui, si elle semble déjà, après un certain temps, décevante d’un point de vue comptable, se révèle surtout destructrice au niveau démocratique puisqu’elle représente un véritable hold-up démocratique dont peu ont vraiment conscience et encore moins s’en soucient.