Après quatre ans de travail, l’assemblée constitutive a donc claqué la porte de son projet jeudi soir. Pour rappel, six communes sur neuf avaient rejeté en septembre cette proposition de mariage qui aurait fait de Fribourg la troisième ville de Suisse.
Pour Carl Alex-Ridoré, président de l’Assemblée constitutive de la fusion du Grand Fribourg, l’heure était donc au bilan. Bien que déçu, le socialiste préfère garder le positif de cette aventure: « Il y a probablement beaucoup d’enseignements à tirer pour d’autres projets intercommunaux et régionaux pour les prochaines années. Il y a des projets dans la mobilité et puis, sur des aspects un peu plus institutionnels, comme la nécessité de revoir la loi sur la culture », explique-t-il vendredi dans le 12h45.
Le verdict des urnes ne constitue pas nécessairement une surprise. S’il ne signifie pas la fin du projet, il devait servir à dessiner le périmètre définitif de la fusion. Le fait que les neuf communes consultées n’aient pas donné leur aval aura inévitablement des conséquences sur le projet.
Les citoyens de Fribourg, chef-lieu cantonal et 38’000 habitants, ont avalisé le projet à 74,1%, tout comme ceux de Marly (57,1%) et Belfaux (56,9%). Les trois communes, qui totalisent plus de 49’000 habitants, ne permettent toutefois juste pas d’atteindre le minimum fixé à 50’000 dans la loi.
Prochaine échéance en novembre
La prochaine séance de l’Assemblée constitutive, en novembre, devra apporter une réponse. Dans le camp du non au Grand Fribourg, figurent Avry (à 60,5%), Corminboeuf (63,8%), Givisiez (66,5%), Granges-Paccot (85%), Matran (83,7%) et Villars-sur-Glâne (73,8%). Celle-ci est la troisième commune la plus peuplée du canton, avec 12’000 habitants.
Un échec qui ne surprend pas
Avec seules trois communes favorables sur neuf, le projet n’avait pas les 50’000 habitants nécessaires à la poursuivre d’une éventuelle fusion. Un échec pas vraiment étonnant: même lors de la première réunion de l’assemblée constitutive en 2018, certains étaient déjà perplexes.
Il faut dire que Fribourg n’en est pas à son coup d’essai. Cela fait maintenant au moins trente ans qu’elle tente de s’unir avec ses communes voisines. Une situation qui pousse les personnes en faveur de cette fusion à boire le verre à moitié plein et à espérer revenir à la charge avec un autre résultat.
« Ce résultat ne veut pas dire que dans quelques années, avec un autre angle d’attaque, un autre angle de vue, on ne relance pas des projets à trois ou quatre communes comme ça (…) mais c’est encore trop tôt pour en parler », juge par exemple Christophe Maillard, syndic de Marly.
Un enthousiasme qui prend peut-être sa racine dans une conviction profonde. La création d’un grand Fribourg n’avait jamais semblé aussi proche d’aboutir.
Clémence Vonlanthen/ther + ats/vkiss