décembre 08, 2023

Porrentruy et Fontenais marcheront probablement seules

Les deux communes ajoulotes ont lancé mardi un processus de rapprochement, avec l’espoir que d’autres se joignent au mouvement. Un appel du pied qui devrait rester sans suite

Publié le 14 octobre 2020 sur rfj.ch

Le maire de Fontenais Yves Petignat (à gauche) et celui de Porrentruy Gabriel Voirol avanceront probablement à deux avec leur projet de rapprochement. Les autres communes ne semblent pas prêtes à prendre le train en marche. Le maire de Fontenais Yves Petignat (à gauche) et celui de Porrentruy Gabriel Voirol avanceront probablement à deux avec leur projet de rapprochement. Les autres communes ne semblent pas prêtes à prendre le train en marche.

 

Porrentruy et Fontenais se retrouveront probablement seules dans leur démarche de rapprochement. Les deux communes ajoulotes ont signé ce mardi une déclaration d’intention pour ouvrir un processus d’échanges et d’études qui pourrait déboucher sur une fusion, pour autant que les citoyens le veulent. Les autorités exécutives de Porrentruy et Fontenais souhaitent que d’autres communes du district se joignent au mouvement. Leur objectif à terme serait de voir émerger une commune unique en Ajoie. Nous avons contacté mercredi les maires des villages limitrophes de Porrentruy. Et il semble donc qu’ils vont rester à quai. « Ce n’est pas le moment ». On peut résumer leur position ainsi.

A Coeuve, Benoît Bleyaert comprend la démarche lancée par Porrentruy et Fontenais. Il estime qu’un rapprochement organisationnel entre les communes d’Ajoie est logique, mais qu’une fusion générale ne résoudra pas les problèmes. Benoît Bleyaert évoque un faux-espoir et estime que le côté « terrien » – donc identitaire – est très présent dans les esprits. Il rappelle aussi que Coeuve travaille déjà efficacement avec Porrentruy.

A Courchavon, Serge Gschwind estime que la commune n’est pas intéressée, car sa situation aujourd’hui lui permet de fonctionner assez facilement. Il pense toutefois que l’Ajoie arrivera malgré tout, dans le futur, à une commune unique.

A Bure, « collaborer, oui, fusionner, non ». Sébastien Gschwind estime qu’il y a encore différentes étapes à franchir et que le sentiment identitaire reste aujourd’hui trop fort. Il souhaite en revanche un renforcement du SIDP, le Syndicat intercommunal du district de Porrentruy.

Même son de cloche à Alle. Pour le maire Stéphane Babey – qui ne cache pas son esprit régionaliste – il est prématuré de parler de commune unique. « Il y a aujourd’hui beaucoup de divergences », dit-il. Stéphane Babey affirme que sa commune collabore déjà beaucoup avec d’autres. Il souhaite lui aussi, à ce stade, un renforcement du SIDP qu’il préside.

A Courgenay, Didier Jolissaint est favorable à une commune unique en Ajoie, mais la sienne n’est pas prête pour cela. « Le fruit n’est pas mûr », affirme-t-il. Didier Jolissaint confie que les fusions de services déjà effectuées ont engendré des coûts supplémentaires et que ce constat est un frein aux discussions. Le maire se réjouit toutefois du premier pas réalisé par Porrentruy et Fontenais. « Il peut apporter de l’eau au moulin », dit-il. Il faut donc laisser du temps au temps.

A Courtedoux enfin, François Minger indique que sa commune travaille de plus en plus avec Porrentruy, et que les collaborations techniques et administratives sont intéressantes. En revanche, une fusion n’est pas à l’ordre du jour. « Les gens ne sont pas prêts et n’en ressentent pas forcément le besoin », dit-il. Mais pour François Minger, une commune unique à l’avenir semble une évidence. Il l’imagine dans un horizon de quinze ans.

En résumé, la démarche lancée par Porrentruy et Fontenais est globalement saluée. Mais aucune autre commune ne devrait sauter dans le train qui se met en marche.