Publié le 29 juillet 2023 sur le site actu.fr par Pauline Defoix
Depuis mai 2020, Nathalie Michaut est maire de Bosc-Bérenger. Cette nouvelle fonction, elle a appris à l’appréhender à la fois pendant la COVID et en tant que femme. Rencontre.

Conseillère municipale à Bosc-Bérenger, près de Saint-Saëns (Seine-Maritime) sous le mandat de Véronique Prézot, pour Nathalie Michaut, le rôle d’élue et le fonctionnement d’un conseil municipal ne lui était pas inconnu.
C’est en 2020 qu’elle accepte la fonction de maire. Une période pas évidente, puisqu’elle est élue durant la COVID.
Toutefois, « j’ai toujours été bien entourée par mes deux adjoints et mes conseillers. Ils forment une équipe jeune et très réactive, confie-t-elle. Et surtout il y a une confiance entre nous qui est nécessaire au bon fonctionnement de la commune ».
Maire en milieu rural, un élu multitâche
Etre maire d’une petite commune rurale, « c’est une charge de travail aléatoire. Il s’agit de la gestion du quotidien, qui m’oblige à toujours avoir mon téléphone avec moi et être joignable par la gendarmerie, le préfet ou encore mes adjoints ».
Non sans reconnaitre « que les projets génèrent de nombreux rendez-vous et leur lancement d’être présente ».
Ce rôle de maire, « c’est une continuité de mon rôle de citoyenne, livre Nathalie Michaut. Mais où je vois aussi l’envers du décor ».
Il faut être calme et ne pas se laisser déstabiliser par les situations et les personnes que l’on rencontre. Néanmoins, à Bosc-Bérenger, les habitants sont très respectueux.
Ce que Nathalie Michaut a remarqué depuis sa prise de fonction, « c’est que les habitants apprécient que l’on se souviennent d’eux ». Maire en milieu rural fait « que l’on est un couteau suisse. Les dossiers sont très variés et on a pas le temps de s’ennuyer. »
Peu de femmes maire
Nathalie Michaut fait partie des quelques femmes maire en Pays de Bray ainsi que des 19,8 % des maires femmes en France selon les données au 15 janvier 2021 de la direction générale des collectivités locales. « Nous sommes d’ailleurs beaucoup à être maire et active », note-t-elle.
Et être une femme « est très bien ressenti. Par ailleurs, mon caractère et ma profession (professeure d’histoire géographie) fait que je prends le temps d’expliquer les décisions que je prends. Je fais preuve de pédagogie et je suis à l’écoute de mes administrés ».
Et cela semble apprécié à en voir le climat apaisé de ce village d’un peu plus de 200 habitants. À la différence de certaines communes, « où les maires doivent s’imposer et faire face à des situations pas toujours très agréable », reconnait Nathalie Michaut.
La secrétaire de mairie, un rôle clé
Et de souligner : « Je forme un binôme avec ma secrétaire. Elle est très importante au quotidien. C’est d’ailleurs une personne clé dans un village en milieu rural. Elle connait les rouages, les codes, que nous ne connaissons pas en tant qu’édile, fraichement élue ».
C’est d’ailleurs un point que regrette la maire de Bosc-Bérenger : ne pas avoir de formation lorsque l’on débute à ce poste.
Nous sommes un peu catapultés.
Mais l’édile brayonne a appris très vite. Toutefois, elle doit rappeler une chose : « le maire n’est pas omnipotent ».
La fusion des communes, qu’en pensez-vous ?Nathalie Michaut fait partie des élu(es) qui ont assisté à la conférence des maires, où le sous-préfet de Dieppe, Pascal Vion a abordé le sujet des fusions des communes. Et comme nombreux de ses homologues, ce discours n’a pas été apprécié. « Aujourd’hui, dans le milieu rural, le maire est une figure de référence, à laquelle vont s’adresser les habitants lorsqu’ils ont un problème ou une demande, explique Nathalie Michaut. Il a un rôle clé et surtout, cela permet de conserver la vie et l’identité de ces villages. Lors d’une fusion, les habitants se sentent perdus et pas forcément en confiance ». Et l’édile d’admettre « qu’il y a également une perte des prérogatives, pas toujours évidente à encaisser ». |
Etre proche de ses administrés
Nathalie Michaut, une maire dévouée à ses administrés. « Je n’hésite pas, quand cela est possible, à les aider dans leurs démarches administratives par exemple », glisse la première magistrate.
Et elle a mis un point d’honneur à connaitre les habitants, « c’est d’ailleurs notre force en tant qu’édile à la campagne », affirme-t-elle.
Etre maire en milieu rural, « c’est aussi entrer dans la vie des gens, être là en cas de problème, sans être intrusif. Mais aussi savoir cloisonner le professionnel du privé », rappelle l’élue brayonne.