Etude de fusion: Montet a l’embarras du choix

Les citoyens voteront le 7 novembre sur deux variantes d’étude de fusion. Ou le statu quo
La commune de Montet et ses 480 âmes sont à un carrefour. Le dimanche 7 novembre, à l’invitation de leur Conseil communal, les citoyens auront à choisir entre deux projets d’étude de fusion: l’un avec la commune d’Ursy (près de 3400 habitants), l’autre avec celles d’Ecublens, Rue, Chapelle et Auboranges (2500 habitants) – autrement dit le projet Glâne-Sud. Un sondage attendu.
Dans son message, l’Exécutif de Montet se positionne en faveur d’une étude de fusion avec Ursy: ce projet «représente moins de risques et plus de clarté que celui de Glâne-Sud». Parmi les avantages, le Conseil communal évoque la «proximité historique» de Montet et d’Ursy, et les nombreuses collaborations existantes qui accéléreront la démarche. Seul inconvénient: c’est surtout Montet qui devra s’adapter, et moins son grand voisin Ursy.
Ursy à bras ouverts
Philippe Dubey, syndic d’Ursy, rassure: «Ce qui est déjà bon pour les villages d’Ursy ne sera pas mauvais pour Montet», glisse-t-il. Et de rappeler qu’Ursy a déjà connu deux fusions, avec Bionnens, Mossel, et Vauderens en 2001, puis avec Esmonts, Morlens et Vuarmarens en 2012: «Ce serait la dernière étape d’un processus engagé il y a vingt ans par les villages de la paroisse.»
«Ce qui est déjà bon pour les villages d’Ursy ne sera pas mauvais pour Montet.»
Philippe Dubey
«Le Conseil communal d’Ursy est favorable à une étude avec Montet à l’unanimité, poursuit Philippe Dubey. C’est un de nos objectifs de la législature. Nous savons aussi que notre population y est favorable, raison pour laquelle nous n’avons pas estimé nécessaire de sonder nos citoyens.» Le syndic d’Ursy signale en outre que des discussions entre Ursy et Montet avaient déjà été amorcées bien avant le sondage du 14 février dernier sur une étude de fusion à six, avec Auboranges, Chapelle, Ecublens et Rue. Seuls les citoyens d’Ursy s’étaient opposés à cette grande fusion (à 62,8% des voix).
«Place à la démocratie!»
Et si Montet opte le 7 novembre pour une étude à cinq, la variante Glâne-Sud? L’exécutif y voit des avantages: le projet serait «plus ambitieux au niveau régional» et donnerait à Montet «une plus grande marge de manœuvre et d’influence». Mais les désavantages sont plus nombreux: «Les contours du projet sont encore flous» et son succès n’est pas certain; il appelle aussi davantage «d’énergie et de temps». L’exécutif signale aussi un «manque d’infrastructures», qu’il faudra combler par «des investissements importants».
«La démarche de Montet est transparente, juste, équilibrée, parfaite. J’ai envie de dire: place à la démocratie!» Joseph Aeby
Un sondage des citoyens des quatre communes du sud est prévu le 13 février 2022, indique Joseph Aeby, syndic de Rue. «Montet était la seule commune à envisager deux variantes. Sa démarche est transparente, juste, équilibrée, parfaite. J’ai envie de dire: place à la démocratie!» note-t-il, en soulignant que l’absence de Montet ne mettrait pas en cause la démarche des quatre autres communes.
Indépendance possible
A Montet, quelque 65,9% des sondés s’étaient prononcés en faveur d’une fusion à 6, en février dernier. Le 7 novembre, privilégieront-ils l’ambition à cinq ou le pragmatisme à deux? Le conseiller communal de Montet Mathieu Janin, responsable de la communication, ne se risque à aucun pronostic: «Il y a beaucoup de nouveaux habitants. Nous leur avons donné des pistes, mais nous ignorons quelle sera leur analyse.»
480 le nombre d’habitants de Montet
Mathieu Janin indique par ailleurs que Montet a «encore de bonnes cartes en main pour rester indépendant» – une troisième voie que le sondage rend possible, en votant deux fois non. Le questionnaire autoriserait aussi deux oui, soit deux études en parallèle: «Mais cette voie nous paraît impossible, ce qui explique en partie ce sondage», rebondit Julien Ronce, syndic de Montet. Sur le papier, l’opération pourrait ainsi ne faire apparaître aucune réponse majoritaire. «Si les avis ne sont pas tranchés, cela signifiera que la commune n’est pas prête», estime le syndic.
Ce dernier n’avance aucun calendrier d’étude, à ce stade. «Mais nous espérons rendre une copie propre avant la fin de la législature, si c’est possible.»