Publié le 30 mars 2023 sur le site lenouvelliste.ch par Noémie Fournier
Depuis ce jeudi, on en connaît un peu plus sur les contours de la fusion entre Sion et Veysonnaz. Les deux communes décideront le 18 juin prochain si elles veulent unir leur destin.

La campagne est lancée. Jeudi matin, les autorités de Sion et de Veysonnaz ont convoqué la presse pour présenter les contours de la future commune fusionnée.
«Veysonnaz et ses autorités de milice ne sont plus à même d’assumer les tâches toujours plus complexes confiées aux communes», contextualise Patrick Lathion, président de Veysonnaz. «Il est de la responsabilité de Sion de répondre aux demandes d’aide de ses voisines», enchaîne son homologue sédunois Philippe Varone.
Veysonnaz et ses autorités de milice ne sont plus à même d’assumer les tâches toujours plus complexes confiées aux communes.Patrick Lathion, président de Veysonnaz
Les communes décideront d’unir ou non leur destin le 18 juin prochain, à l’occasion d’une votation populaire. Publiée ce jeudi, l’étude de fusion lance la dernière phase d’un processus démarré en 2019. Cette étude, qui lève le voile sur la future commune, précise aussi les enjeux déterminants dans le futur des choix de Sion et de Veysonnaz.
Une meilleure fiscalité pour Veysonnaz et des services maintenus
C’est le principe généralement appliqué dans les fusions: l’alignement de la fiscalité sur la plus avantageuse des deux fiancées, soit Sion. Pas de changements, donc, pour la capitale mais une baisse d’impôts d’environ 20% pour Veysonnaz. En reprenant les taxes communales de Sion, les Barloukettes et Barloukas débourseront par contre 20 à 40 francs de plus par personne et par an.
Quant aux services de proximité, le principe du «zéro licenciement» a été adopté. Le guichet communal est maintenu aux mêmes horaires qu’aujourd’hui à Veysonnaz. La voirie et les travaux publics resteront aussi.
Les élèves de Veysonnaz seront scolarisés au CO de Sion
La localisation des écoles est l’un des sujets les plus émotionnels à Veysonnaz. La commune fusionnée ne prévoit pas de changement pour la crèche, l’UAPE et l’école primaire de Veysonnaz, maintenues. Les élèves du cycle d’orientation, aujourd’hui scolarisés à Basse-Nendaz, iront dans des établissements sédunois, «la convention intercommunale ayant été résiliée par Nendaz», selon l’étude de fusion.
Le maintien de cet accord était annoncé comme un facteur déterminant dans le choix de nombreuses familles. Elles avaient regretté ne pas connaître ce paramètre avant le vote consultatif de novembre 2020. Pour rappel, la population barloukette avait préféré la variante d’une fusion avec Sion plutôt qu’avec Nendaz à 55%.
9,3% de résidences secondaires dans le futur Sion
Le taux de résidences secondaires de la future commune sera de 9,3%. Contre 70,5% à Veysonnaz en 2021. La commune sortirait ainsi de la lex Weber. Crainte d’un boom des constructions ou de l’abandon de lits chauds par intérêt financier pour certains, c’est une opportunité pour d’autres. «Les logements en station viendront compléter notre offre résidentielle avec à la fois des quartiers très urbains et un environnement villageois en altitude», résume Philippe Varone.
Les logements en station viendront compléter notre offre résidentielle avec à la fois des quartiers très urbains et un environnement villageois en altitude.Philippe Varone, président de Sion
Les zones à bâtir actuelles seront conservées dans la nouvelle entité.
Des identités locales à préserver
La future commune de Sion continuera de soutenir l’organisation de manifestations dans les différents quartiers et villages, avec un investissement annuel de 2 millions de francs, la mise à disposition gratuite du matériel de la voirie ou l’installation de tentes.
Le respect des identités locales a soulevé une attention particulière lors des travaux liés à la fusion. C’est que la note attribuée par l’étude de faisabilité à la communauté de vie entre Sion et Veysonnaz était faible. En clair, les occasions de rencontre entre les populations des deux communautés sont peu, voire pas fréquentes.
Un fait qui inquiète les opposants à la fusion. Mais la note est relativisée par David Théoduloz: «37% de la population de Veysonnaz travaillent aujourd’hui en plaine», souligne le vice-président. «Les deux populations cohabitent donc déjà.»
Une station pour la capitale suisse des Alpes
Pour Sion, le gain de la station de Veysonnaz s’aligne parfaitement dans sa vision stratégique de capitale suisse des Alpes. «La marque Veysonnaz, dont je suis fier, ne disparaîtra pas», promet Philippe Varone. Les guichets des offices du tourisme de Sion et de Veysonnaz, comme les emplois, seront maintenus. Pareil pour le budget allié au tourisme, qui pourrait d’ailleurs être augmenté. Le modèle de financement reste toutefois à définir.
Dans le même chapitre, notons qu’avec un tiers de la station et 95% du domaine skiable de Veysonnaz en territoire nendard, les deux communes sont liées. Et les tensions vives depuis le lancement du processus de fusion. «Nous avons bon espoir qu’une fois le vote passé, le dialogue se pacifie et que les conventions soient sereinement rediscutées», souligne néanmoins David Théoduloz.