décembre 11, 2023

Le référendum copétan marquera-t-il le futur des communes de Terre Sainte ?

 

Léman Bleu – Le Journal 31 août 2023 (Extrait)

Résultat le 3 septembre 2023


A Coppet, un référendum important pour le projet de fusion

Publié le 31 août 2023 sur le site lemanbleu.ch par Clément Vuagnat

Dans le canton de Vaud, les huit communes de la Terre Sainte vont-elle fusionner? L’idée est de nouveau sur la table depuis un an et les habitants de Coppet votent ce dimanche sur un crédit d’étude de faisabilité. Le résultat de ce référendum est important, il pourrait influencer la suite du projet.

L’heure est-elle à la fusion en Terre Sainte? À Coppet, la question est sur toutes les lèvres. Les habitants de la commune votent ce dimanche sur un crédit d’étude de 21’000 francs, jugeant les avantages et les inconvénients de la démarche.

Premier projet de fusion avorté

Plus de dix ans après une première tentative infructueuse, l’idée d’une fusion entre les huit communes de la région est de nouveau sur la table depuis l’automne dernier. Six communes ont déjà validé l’étude. Il ne manque plus que Tannay, qui devrait voter ces prochains mois. Et donc Coppet, centre névralgique de Terre Sainte.

Si le projet aboutit, la nouvelle commune compterait alors 17’000 habitants et serait la neuvième du canton de Vaud par sa taille.

Carte Terre Sainte En vert, les communes qui ont déjà acceptées le crédit d’étude (à travers leurs délibératifs). En orange, les deux communes qui doivent voter sur le sujet. M. Wagen

Coppet est divisé en deux camps

Pour l’ancien membre de l’exécutif de Coppet et partisan du Oui François Keller, il est logique d’étudier un rapprochement. «Depuis de nombreuses années, toutes les communes de Terre Sainte collaborent dans plusieurs domaines, explique-t-il. Dans ces intercommunalités, il y aurait des points à améliorer donc l’étude pourrait être utile». Il précise: «En acceptant l’étude, on ne s’engage pas encore à une fusion. La population aura le dernier mot au bout du compte. Il n’y a donc aucun risque».

Chez les opposants, au-delà de l’étude, c’est l’idée de fusion qui est remise en cause. On veut couper court au projet dès ses premiers pas. «L’étude nous engage dans un processus de fusion, développe Roy Doobarry, membre du comité reférendaire. Il y a un enjeu de société derrière cette fusion, notamment sur les questions fiscales et d’autonomie».

Alors, nouvelle étape franchie d’un long processus de fusion ou coup de massue sur le projet? La réponse est entre les mains des Copétans ce dimanche.


Publié le 2 septembre 2023 dans le journal 24H par Raphaël Ebinger
Référendum sur La Côte


La fusion de Terre Sainte se joue dimanche à Coppet

La population du bourg doit dire si elle veut étudier le mariage avec ses voisines. Un non mettrait en péril le processus qui n’en est qu’à ses débuts.

Coppet remet le couvert. Dimanche, la population est appelée aux urnes pour se prononcer sur un objet communal pour la sixième fois depuis 2009, et la quatrième depuis 2016. Un record dans le canton. Cette fois, le corps électoral doit prendre positionsur le crédit d’étude pour la fusion des huit communes de TerreSainte. Toute cette région de l’Ouest vaudois regarde avec beaucoup d’intérêt ce qui se passe dans le bourg qui est son centre.


«Le scrutin est clairement déjà un vote pour ou contre la fusion»,
avertit Roy  Doobarry, porteparole des référendaires.

Ce que regrette le syndic Gérard Produit, qui peine à comprendre la démarche de ses adversaires. «C’est un sujet très émotionnel, expliquetil. Ceux qui sont contre ne veulent rien savoir. Ils disent non sans qu’on puisse lancer cette étude qui déterminera ce que pourrait être la commune de Terre Sainte.»


En lançant un référendum, les opposants à la fusion souhaitent acter une nonentrée en matière sur cette question. Ils pensent que l’étude sera un moyen de faire accepter le mariage grâce à une campagne soutenue de communication digne d’une «propagande». «Toutes les études ont été des parodies visant à faire croire la fusion comme évidente», peuton lire sur leur matériel de campagne.


Ces prises de position témoignent d’une perte de confiance dans les autorités. «Il y a un problème de pédagogie de l’Exécutif et une absence de dialogue démocratique», affirme Roy Doobarry. Le syndic Gérard Produit admet qu’«il y a des gens qui en ont marre de voir ma tête».

Incidences fiscales

L’imposition est une autre raison qui revient en boucle dans l’argumentaire des opposants à la fusion. Dans cette région riche, le taux moyen d’imposition est de 60, soit plus de 8 points en dessous de la moyenne cantonale. Et à Coppet, où il est de 55 points, le risque qu’il prenne l’ascenseur fait très peur. «Les incidences sur le plan fiscal seront importantes avec la multiplication des services qui viendront avec la naissance de la ville de TerreSainte. Pour nous, c’est un choix de société. Nous nous sommes installés dans un village et nous n’avons pas besoin des services d’une ville.»


Les syndics parlent quant à eux d’économies d’échelle et d’optimisation des ressources. Ils insistent aussi sur l’effet extrêmement positif sur les factures de la péréquation. «Ensemble nous payerons 7 millions de moins au Canton, insiste Gérard Produit. Cet argent pourra être investi pour la population.»

Mais pour lui, il y a d’autres explications à ce nouveau référendum. «L’introduction des partis au Conseil communal depuis 2021 joue un rôle. Les deux formations minoritaires qui soutiennent le référendum trouvent un peu de visibilité dans la campagne.» L’Entente centre droite possède huit sièges, alors que Coppet Autrement en a neuf, sur un total de 65. Ces deux partis ne pèsent pas lourd en plénum face à l’hégémonique Entente communale.


Il n’empêche, l’enjeu de la votation de dimanche est grand pour l’ensemble de la Terre Sainte. Si bien qu’un groupe de citoyens des villages alentour a créé un comité de soutien proétude. «Je ne suis ni contre ni pour la fusion», prévient d’emblée Rocco Rondi. Ce conseiller communal à ChavannesdeBogis appelle à un vrai débat démocratique une fois les tenants et aboutissants du mariage connus. «On ne peut pas décider sur une réaction viscérale. Il faut
cette étude pour choisir en toute connaissance de cause. Et il est essentiel que Coppet y soit
intégré en sa qualité de centre de la région de TerreSainte.»


Une région unie


Gérard Produit souligne que Coppet vivra des heures difficiles en cas de retrait du processus. «Ce sera compliqué de négocier avec nos voisins qui auront poursuivi la démarche», notetil. Il faut admettre que les huit villages travaillent déjà main dans la main dans de nombreux domaines. Des associations intercommunales gèrent les écoles, les services industriels, les pompiers ou encore l’accueil de jour. Un théâtre est aussi financé par un pot commun.


La fusion est aussi sur le balan à Tannay, où une initiative est en cours de récolte de signatures pour que la Commune rejoigne l’étude. Le Conseil l’a refusée par deux fois dans des conditions peutêtre biaisées par un premier vote rocambolesque. Certains conseillers étaient arrivés en retard à cause d’une heure de rendezvous erronée dans un courrier. Un groupe d’anciens municipaux espère relancer la machine dans le village et compte bien que Coppet choisisse de rejoindre l’étude pour donner du sens à leur démarche. «Nous demandons que la population puisse s’exprimer sur la fusion, tout simplement», relève Walter Hauser, un ancien municipal.


Pas certain que cela arrive. Après un premier échec il y plus de dix ans, quand le Conseil communal de Founex avait refusé la fusion, un «non» de la commune centre rendrait plus compliquée la poursuite du projet actuel.