mai 31, 2023

La municipalité de Coppet se fend d’un communiqué pour contre-attaquer le comité référendaire

Serait-ce un premier signe de fébrilité au sein de la municipalité suite au dépôt du référendum contre l’étude de fusion, validé par 341 signatures ? En effet dans un communiqué, daté du 17 mai et parvenu au Comité le 22 mai 2023 (courrier B de Coppet à Coppet!), l’exécutif municipal apporte un certain nombre de précisions sur des affirmations « qui lui auraient été rapportées » ou lues dans la presse.

Ce faisant, avant même l’étude de fusion réalisée (puisque nous en sommes au stade de son financement avec les deniers publics), la municipalité se place d’ores et déjà CONTRE le comité référendaire et avoue ce que tout le monde sait d’ores et déjà : le ver est dans le fruit, la fusion est bel et bien le but visé.

Alors que le communiqué assure comme premier argument que le vote portera uniquement sur l’étude de fusion et non sur la fusion elle-même, elle révèle sa crainte profonde de voir capoter dès son lancement un projet qui voudrait s’aligner méthodiquement sur les souhaits du Conseil d’Etat de voir fusionner un maximum de communes.

Les référendaires ne sont pas dupes: ils savent pertinemment que l’étude de faisabilité fait partie de la méthodologie pour faire admettre les fusions, mise au point au fil des années et des échecs par des consultants nullement désireux de laisser s’envoler la poule aux oeufs d’or. Cette ambition, maintenant relayée au niveau local par certains élus, se traduit jusqu’au niveau sémantique puisque le « préavis d’intention », qui supposerait pour le moins une consultation de la population sur les problèmes de la commune, devient « étude de faisabilité » démontrant la nécessité incontournable de valider une fusion sans alternative. (Rappelons que dans aucune commune les arguments des candidats à l’élection communale ne citent leur volonté de fusionner la commune et donc l’étude de cette possibilité ne leur est pas donnée tacitement par les citoyens s’ils sont élus).

Glissement sémantique également quand la Conseillère d’Etat Christelle Luisier réaffirme la confiance de l’Etat dans l’institution communale en favorisant les fusions qui les font disparaître. Dans notre système démocratique, la commune – si petite soit-elle – a le droit au respect et à la solidarité des autres communes et surtout des échelons supérieurs, canton et Confédération. Plutôt que vouloir la faire disparaître en cas de difficulté, tout devrait être mis en oeuvre pour la soutenir et protéger ses prérogatives. Alors qu’au contraire, toute une logistique cantonale est maintenant mise en place pour amener les communes vers l’entonnoir de fusions « inéluctables ».

Le comité référendaire de Terre Sainte n’est que le poste avancé d’une résistance de la population à cette velléité.