décembre 08, 2023

La mégafusion refait surface

La mégafusion refait surface

Mises en veilleuse en 2020 en raison de la pandémie, les réflexions sur le projet de fusion de toutes les communes de la Gruyère seront relancées cette année. © Charly Rappo
Publié dans La Liberté le 28.05.2021

Stoppée par le Covid, l’idée d’une fusion des 25 communes gruériennes est relancée

Maud Tornare

Gruyère » Amorcée en 2015, l’idée d’une fusion des 25 communes de la Gruyère refait surface. Mises en veilleuse en 2020 en raison de la pandémie, les réflexions sur ce projet seront relancées cette année. Réunis en assemblée mercredi soir, les délégués de l’Association régionale la Gruyère (ARG) ont donné leur aval à un crédit complémentaire de 20 000 francs pour finaliser l’étude d’opportunité et de faisabilité lancée à la fin 2017.

Menée par la société BD0 SA, l’étude de faisabilité bénéficiait d’un budget de 200 000 francs prélevés dans le Fonds régional d’investissement. L’intégralité de ce budget étant épuisée, l’ARG a sollicité une rallonge de 20 000 francs afin de terminer les travaux et finaliser le rapport déposé en mars 2020. «Celui-ci sera présenté au comité de pilotage, constitué de tous les syndics, pour discussion et évaluation. Chaque exécutif se déterminera ensuite dès la fin des vacances», a indiqué Patrice Borcard aux délégués communaux.

«Chaque exécutif se déterminera ensuite dès la fin des vacances» Patrice Borcard

Le comité de pilotage décidera de la suite à donner au projet. «Ce débat mérite d’être engagé au sein des nouvelles autorités communales et dans la population», souligne le préfet de la Gruyère pour qui l’avantage de cette réflexion est de «s’inscrire en dehors de toute démarche concrète de fusion de communes». «Cette situation permet un débat dénué d’émotions. Il se concentrera sur les principes de la gouvernance communale, sur les forces et les faiblesses d’un autre modèle que celui dont nous avons hérité du XIXe siècle», ajoute Patrice Borcard.

D’une trentaine de pages, le rapport a pour ambition de donner des perspectives nouvelles en matière de répartitions des missions et des tâches entre le niveau régional et communal, et aborde également la question des arrondissements administratifs. «Un certain nombre d’éléments de ce rapport sont déjà intégrés dans les analyses sur le projet de réforme des institutions régionales lancé par le conseiller d’Etat Didier Castella», indique Patrice Borcard. Un projet sur lequel le Grand Conseil se prononcera probablement cet automne.

 

Rallonge pour le PDR

Mercredi soir, les délégués communaux ont également accepté un crédit complémentaire de 80 000 francs pour finaliser le Plan directeur régional (PDR) de la Gruyère (La Liberté du 1er mai). Ce montant supplémentaire est destiné à réaliser les derniers travaux jusqu’à la validation formelle par le Conseil d’Etat, espérée au 1er janvier 2022.

Le PDR est en consultation jusqu’à la fin juin pour la population et les communes. Mercredi soir, Patrice Borcard a apporté plusieurs précisions sur ce processus. «Si une commune exprime un désaccord fondamental, elle peut exercer son droit d’être entendue. Le comité de pilotage prendra alors une décision, et il reviendra à la Direction de l’aménagement de trancher.» Quant aux privés qui s’opposeraient aux changements d’affectation de leur parcelle, ils peuvent transmettre leur position mais pourront formellement s’opposer lors de la révision du plan d’aménagement local de leur commune. L’ARG prévoit une mise en route déjà cet automne. Outre l’engagement d’un coordinateur chargé d’organiser la mise en œuvre du PDR, l’association procédera à la nomination d’un bureau de cinq personnes et de trois commissions.

Tourisme gruérien diagnostiqué

Dans le cadre du Plan directeur régional, le tourisme gruérien a fait l’objet d’un diagnostic. Les premiers résultats de cette étude, menée par l’Institut de recherche sur le tourisme de Sierre, ont été présentés mercredi soir. Premier constat: l’offre touristique gruérienne est disparate et diffuse. «Chaque sous-région propose énormément d’activités différentes. C’est une force mais aussi une faiblesse. Nous n’avons pas de pôles identifiables pour le visiteur. Il s’agira de savoir comment coordonner cette offre pour avoir un meilleur positionnement», indique Guillaume Schneuwly, directeur de la Gruyère Tourisme.

Concernant les nuitées, l’étude fait ressortir un taux d’occupation des hôtels relativement bas, entre 20% et 30%. Elle pointe également du doigt la complexité de la gouvernance. En Gruyère, sept conventions régissent les relations entre les sociétés de développement et la Gruyère Tourisme. Cette organisation constitue un frein au positionnement de la Gruyère en tant que région. «La seconde phase de l’étude consistera à élaborer une stratégie touristique et à proposer une nouvelle gouvernance», indique Guillaume Schneuwly. MT