Publié le 25 septembre 2023 sur le site arcinfo.ch par Servan Peca
Basse-Areuse: partager, plutôt que fusionner?
A deux mois de la votation sur l’union de Milvignes, Cortaillod et Boudry, un groupe de citoyens et d’élus carcoies présente une autre idée: la création d’un espace économique commun dans lequel certains services seraient regroupés.
Oui, un plan B est envisageable. C’est en tout cas le message principal du tout nouveau site internet intitulé «Espace économique du Littoral Ouest.»
A deux mois de la votation populaire sur la fusion de Milvignes, Boudry et Cortaillod, le 26 novembre, qui déterminera si les trois communes s’uniront pour donner naissance à Basse-Areuse, une proposition alternative vient alimenter le débat.
«Les citoyens de Cortaillod qui ont créé ce site pensent que des changements d’organisation sont nécessaires, mais ils ne pensent pas que la fusion est la meilleure solution, en particulier pour Cortaillod. Ils proposent une collaboration accrue entre les communes du Littoral ouest, mais pas une fusion politique», exposent les instigateurs de ce projet.
Le commentaire de fusionite.ch
Etait-ce encore possible ? Enfin ! voilà une proposition qui permettrait de sortir de l’ornière de l’obsession d’une modification territoriale qui frustre le citoyen de la souveraineté sur sa proximité et le réduit à un rôle de consommateur de prestations.
A partir d’un court inventaire, relativement standard, des problèmes qui se présentent aux communes candidates et particulièrement à Cortaillod, le site mentionné fait une analyse (que nous partageons) des raisons qui font qu’une fusion n’est pas la solution. Là où nous trouvons la démarche intéressante, c’est que ses auteurs proposent une solution très consensuelle – à la Suisse dirait-on! – en développant un modèle qui redécouvre la valeur de la collaboration intercommunale en la dépoussiérant. Un autre mérite de la solution proposée c’est de se préoccuper (enfin!) des Conseillers Communaux « locaux » en leur facilitant la tâche SANS leur enlever leurs prérogatives et redonner ainsi tout son sens à un engagement de la population dans la gestion de ses affaires, chaque commune restant libre des prestations qu’elle désire pour ses habitants. Nous mettons peut-être un bémol à la manière proposée de revitaliser cette « nouvelle intercommunalité » dans le constat (temporaire ?) d’un manque de réorientation nécessaire du développement dans un sens plus décentralisé, encore plus démocratique et plus décroissant face aux défis (climat, énergie, eau, déchets, respect du vivant) de ce début de XXIe s. Mais la preuve est faite, et nous nous en réjouissons, que la ligne de démarcation entre pro et anti-fusion ne passe pas entre les partis, mais souvent au sein des partis. Pour l’heure, laissons donc le grand mérite à ses auteurs PLR et UDC de proposer une alternative à un mouvement d’effacement, devenu obsessionnel, de ce qui fait du système politique suisse, évidemment de loin pas parfait, un des meilleurs au monde. Ils proposent rien moins qu’une solution gagnant-gagnant qui nous permettrait de nous débarrasser enfin des fusions de communes si délétères. |