Visite commentée du site officiel des communes de Terre Sainte
Ainsi donc, avant même le lancement de l’étude de fusion, celle-ci semble déjà avoir trouvé son vecteur internet avec le site terresainte.ch
Précipitation révélatrice ?
Originellement destiné à fédérer et promouvoir l’offre culturelle, sportive et de loisirs des communes de Terre Sainte, le site offre depuis quelques jours un nouvel onglet « Etude de fusion », qui vient s’ajouter à ceux de l’ « Agenda », des « Actualités » et de la « Vie Pratique », squattant gaillardement un site intercommunal destiné à « améliorer la qualité de la vie des habitants » et profitant (par la bande ?) du fonds («Pot commun des communes de Terre Sainte») qui attribue des soutiens dans les domaines de la culture et du sport depuis 2007.
Les bénéficiaires du fonds étant les sociétés ou associations culturelles, institutionnelles, sportives et sociales de Terre Sainte, on peut raisonnablement se demander quelle association (institutionnelle ?) a adressé une demande complète (nature de l’aide, descriptif de l’activité, effectif, statuts, comptes et budget) à l’Assemblée des Syndics de Terre Sainte pour faire profiter la fusion d’une promotion par le biais du site.
Cela dit, le premier sous-titre de leur nouvel onglet, « Contexte », aurait dû être révélateur pour les rédacteurs et leur indiquer d’autres voisinages incongrus.
Pour l’heure, peu importe, les citoyens jugeront….
Un premier échantillon de « communication »
Alors, cette étude de fusion ? On ressort les standards de l’argumentation: « Les collaborations intercommunales d’aujourd’hui ne présenteraient pas que des avantages: déficit démocratique, perte d’autonomie communale notamment. En multipliant ces collaborations, les communes voient également une grande partie de leur budget leur échapper ». Pour autant que ces affirmations soient prouvées, il est en tout cas certain que ce ne sont pas les fusions qui compensent le déficit démocratique, elles qui diluent la représentation des citoyens. Parler d’autonomie communale récupérée n’est pas plus efficace pour une commune fusionnée, alors qu’elle phagocyte le peu dont disposent encore les communes originales. Quant au budget, c’est plutôt d’un gaspillage dont on peut parler avec des investissements de prestige qu’on n’aurait jamais osé auparavant (exemple: piscine-patinoire!!) et pour financer des professionnels dont le travail doit maintenant être axé sur la rentabilité et plus du tout sur le bien commun.
Evaluer les points positifs et négatifs d’un « éventuel » rapprochement devrait être le but du lancement d’une étude, est-il dit sur le site. Mais pourquoi étudier simplement (et uniquement) « la faisabilité d’une fusion » ? Est-ce que l’unification des règlements communaux ou le regroupements des services administratifs est la solution ultime pour tenir compte des particularités locales ou veut-on vraiment tout égaliser par le plus grand dénominateur commun ? Pourquoi ne pas imaginer des moyens d’améliorer les collaborations existantes, pourquoi ne pas mettre aussi en œuvre le savoir universitaire et politique pour trouver ce qui aiderait au mieux les petites communes à s’affirmer plutôt que leur proposer de disparaître purement et simplement. Récemment on proposait à deux communes « égales », Sion et Veysonnaz, de fusionner. 35’000 habitants d’un côté et 588 de l’autre… Comment se seraient prises les décisions concernant ce 1,6% de la population après la fusion si elle avait abouti ?
La situation de Terre Sainte est évidemment différente, mais après le rejet de la fusion il y a plus de 12 ans, la situation a-t-elle à ce point évolué qu’il faille puiser à nouveau dans les deniers publics pour connaître les avantages et désavantages d’une fusion dont on doute qu’elle suscite un nouvel enthousiasme? Le débat est engagé à Coppet où un référendum est lancé contre cette dépense, alors que Tannay a confirmé son refus lors d’un deuxième vote de son Conseil.
Mais les pro-fusions s’accrochent toujours… avec des moyens contradictoires : suite au référendum copétan, la députée Amélie Cherbuin a lancé une motion au Grand Conseil pour renoncer à l’obligation de soumettre la demande de crédit aux Conseils communaux, alors qu’à Tannay une initiative voudrait forcer la main aux Conseillers en les obligeant à accepter la dépense.
En d’autres mots: Imposer la fusion aux forceps, c’est ça le projet ?