Interview
Quatre questions à Sandrine Gauthier-Pacoud, nouvelle présidente de l’Association des Maires du Jura
La nouvelle présidente de l’AMJ, également maire de Mesnois, a été élue à la tête de l’association le mercredi 21 octobre 2020, et succède ainsi à Bernard Mamet.

Actu : Qu’est-ce qui vous a poussé à vous présenter à la présidence de l’AMJ ?
Sandrine Gauthier-Pacoud : « Alors que je commence mon troisième mandat en tant que maire de Mesnois, et que je suis au sein du conseil d’administration de l’AMJ depuis 2017, je me suis rendue compte qu’être au plus proche des élus était quelque chose qui me plaisait vraiment. Alors que Bernard Mamet ne souhaitait pas se représenter, mes collègues m’ont dit que ça serait bien que je me présente pour le remplacer. J’ai donc voulu m’investir plus largement dans l’association, en étant porteuse du discours de l’AMJ et en étant disponible pour les élus. »
Quelles sont les actions, la ligne que vous souhaitez développer lors de votre présidence ?
S. Gauthier-Pacoud : « Si le fonctionnement, les valeurs et la vocation de l’AMJ me conviennent parfaitement, je souhaite veiller à ce que la décentralisation se passe au mieux ; que les répartitions des compétences se fassent en bonne intelligence. Aujourd’hui les communautés de communes prennent de plus en plus d’importance, ce qui est une bonne chose globalement, mais cela ne doit pas retirer trop de compétences aux communes. Je ne suis, par exemple, pas forcément pour la fusion des communes, même si cela a été judicieux pour certaines qui ont décidé de le faire. »
Justement, de plus en plus de maires se sentent spolier de leurs pouvoirs ; comment comptez-vous les défendre ?
S. Gauthier-Pacoud : « En travaillant sur la décentralisation encore une fois, car si les maires sont insatisfaits, c’est aussi parce qu’on leur retire des compétences basiques, à l’image de la gestion de l’eau, par exemple, que les communes savent pourtant très bien gérer. Aujourd’hui, on suppose que les maires et les conseillers municipaux ne savent plus faire leur métier d’élu ; alors que ce n’est pas le cas. Ils sont parfaitement capables de gérer leur commune comme ils l’ont toujours fait. Il va donc nous falloir défendre la parole des petites communes sur ces points. Pour cela, je souhaiterais impliquer tous les membres du conseil d’administration afin qu’ils s’en fassent le relais, afin qu’ils rencontrent les maires des communes qui pourraient se sentir frustrés. »
Malgré tout, comment expliquez-vous le fait que de moins en moins de personnes briguent les mandats de maire, alors même que l’instance municipale est celle qui est la plus proche des citoyens et la plus appréciée par ces derniers ?
S. Gauthier-Pacoud : « À vrai dire, la fonction de maire se professionnalise ; il faut donc avoir des connaissances, il faut avoir le temps nécessaire pour les acquérir, et effectivement, ce n’est pas à la portée de tout le monde. Personnellement, je vais devoir mettre de côté mon activité professionnelle afin d’effectuer du mieux que je peux mes mandats électoraux. Malgré tout, on trouve encore des personnes qui ont la fibre et qui ont la volonté de se présenter. »