décembre 08, 2023

Grand Fribourg: L’échec de la fusion décrypté dans un rapport

Publié le 1 juin 2022 sur le site laliberte.ch

 

Une analyse évaluant les raisons pour lesquelles l’union autour de la capitale cantonale a capoté a été présentée hier aux médias.

Pourquoi la fusion du Grand Fribourg, avec neuf communes, a-t-elle échoué? Un rapport présenté hier à Corminbœuf évalue les raisons. Il a été élaboré par le bureau de l’Assemblée constitutive du Grand Fribourg, qui avait porté le projet de mariage et commandé cette analyse. Le Conseil d’Etat avait aussi demandé un rapport d’activité.

«Est-ce que je veux me marier?» C’est la question qui n’a pas été posée d’entrée de jeu aux citoyens des communes concernées, explique Carl-Alex Ridoré, ancien préfet de la Sarine et président de l’Assemblée constitutive. Selon la loi, c’était en effet au Conseil d’Etat de fixer le périmètre initial, selon un communiqué de presse. Le vote consultatif a alors fait office de vote de principe à retardement. «Des réflexions avaient eu lieu, comme le fait que les communes élisent leurs délégués à l’Assemblée constitutive, mais ce n’était pas suffisant», commente l’ancien président. Les conseils communaux sont aussi largement restés en dehors du dossier. Alors qu’il aurait fallu un «soutien clair, ferme et uniforme de l’ensemble des autorités locales».

Le périmètre était par ailleurs trop étendu: «Il y avait un risque de confusion avec l’Agglomération de Fribourg, ainsi qu’un sentiment de concurrence, alors que nous avons toujours dit que cette entité devait rester», indique Carl-Alex Ridoré, précisant qu’avec moins de communes, il aurait probablement été plus facile de se mettre d’accord. La législation a parfois été une entrave. D’où la nécessité d’une refonte totale de la loi sur les communes, datant de 1980, comme cela a été indiqué.

A noter que le taux d’imposition n’apparaît pas dans le communiqué. Carl-Alex Ridoré concède qu’il faut réfléchir à une contrepartie intéressante pour les communes apportant un poids fiscal, en cas de nouvelle tentative. Etant donné que les activités liées à l’union ont coûté 1,7 million de francs, n’aurait-il pas fallu détecter ces failles plus tôt? «Nous avons hérité de certaines parties du dispositif et œuvré au plus près de notre conscience avec l’Assemblée constitutive et le comité de pilotage. Le travail a été très bien fait. Nous aurions par contre pu mieux thématiser les incidences partisanes en cas de fusion», dit l’ancien président.

Pour sa part, la préfète de la Sarine Lise-Marie Graden a assuré qu’elle n’allait pour l’heure pas tenter de relancer d’union autour de la capitale cantonale.

 

(ndlr: Qu’est-ce qu’on parie que le projet va renaître de ses cendres …?)