décembre 08, 2023

« Grâce » au Tribunal Fédéral, le rêve d’un Grand Fribourg n’est toujours pas enterré

Extraits d’un edito de François Mauron paru le 24 août 2022 sur le site laliberté.ch

 

L’Agglomération de Fribourg est morte. Elle renaîtra sous la forme d’une association de communes. Ainsi en a décidé le Tribunal fédéral, qui a rejeté ce mercredi le recours de six communes – Avry, Belfaux, Givisiez, Granges-Paccot, Matran et Villars-sur-Glâne – contre la décision prise il y a deux ans par le Grand Conseil de modifier la loi cantonale sur les agglomérations dans ce sens.

Cette sentence des juges de Mon-Repos donne au Grand Fribourg l’occasion de trouver un nouveau souffle, après l’échec cuisant du projet de fusion, balayé dans les urnes en septembre dernier. En effet, la révision législative opérée par le parlement cantonal a pour ambition de renforcer l’agglo en lui offrant davantage de souplesse, par exemple pour élargir son périmètre.

Il est vrai que l’Agglomération de Fribourg, sorte de niveau institutionnel hybride entre canton, districts et communes, est une structure lourde. Trop lourde. Elle passe beaucoup de temps à coordonner des mesures sans pour autant bénéficier de compétences fiscales, ce qui en fait un eunuque politique. Symbole de son immobilisme: la Transagglo. Projet phare de mobilité douce, cette autoroute à vélos avance au rythme de l’escargot.

La formule de l’association de communes, si elle réduit le contrôle démocratique, doit permettre d’accélérer les processus de décision, pour le bénéfice des citoyens. Car le Grand Fribourg n’est pas une vue de l’esprit, c’est une réalité que vivent au quotidien près de 100’000 habitants. Et dont les enjeux politiques dépassent les frontières communales. Dans ce dossier, le Conseil d’Etat a à présent une carte importante à jouer. Selon la nouvelle loi, c’est à lui qu’incombe le rôle de définir le périmètre des agglomérations de Fribourg et de Bulle. Au-delà de ces dernières, c’est l’occasion de mener une vaste réforme des structures territoriales du canton, de moins en moins adaptées aux défis de notre temps.

 

(ndlr: ou comment se passer de l’accord de la population…)