décembre 11, 2023

Gimel ne veut pas d’un mariage avec ses voisines

Publié le25 octobre 2023 sur le site lacote.ch par Jocelyne Laurent

Les Gimelans disent non à un projet de fusion avec Saint-Oyens et Saubraz, alors que ces deux communes l’ont plébiscité. C’est ce qu’a révélé un sondage.

Les résultats du sondage lancé par les trois exécutifs du pied du Jura sont sans appel. A la question, «Êtes-vous favorable à ce que la Municipalité conduise un projet de fusion de trois communes – Gimel, Saint-Oyens, Saubraz?», les Gimelans ont dit niet, tandis que les Covaillons et les Saubrians ont plébiscité le projet de rapprochement avec le centre local.

Les votants gimelans ont dit non à 62,4%, soit 316 contre et 194 oui pour un taux de participation d’environ 20%. A Saint-Oyens, le oui l’a emporté à 72,4% et à Saubraz 85,7%.

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Projet en pause

Dans le détail, les Covaillons étaient 71 pour le projet et 27 opposés, tandis que les Saubrians l’ont plébiscité avec 133 voix pour et 22 contre. A Saint-Oyens, le taux de participation au sondage s’est élevé à 33% et à Saubraz 43%.

Personnellement, je suis étonné de ce résultat et déçu.”
Philippe Rezzonico, Syndic de Gimel

«On prend acte, commente le syndic de Gimel Philippe Rezzonico. Personnellement nous n’avons pas encore pu en parler en Municipalité , je suis étonné de ce résultat et déçu. Nous ne savons pas encore quelle suite exacte y donner.» Les résultats seront communiqués au Conseil communal de Gimel et probablement débattus.
«Nous allons essayer de comprendre et analyser les raisons qui ont poussé certains à dire non, mais je ne sais pas encore sous quelle forme», précise le syndic de Gimel. Le chef de l’exécutif ne se risque pas à donner lui-même des explications, évoquant toutefois l’éventualité d’une raison d’ordre financier. Saint-Oyens et Saubraz ont un taux d’imposition plus élevé que Gimel.

Le sondage ne comportait pas, par ailleurs, de question sur les raisons en faveur ou non d’une  fusion.

Gimelans pas encore prêts

«Sans l’assentiment de la population de Gimel, centre local, le processus a peu de chance  d’aboutir. Les discussions sont suspendues, confirme de son côté Catherine Lehmann, syndique de Saint-Oyens. Mais nous envisageons de les reprendre d’ici deux ans. Et, en attendant, nous allons continuer à collaborer, comme nous le faisons déjà, et communiquer encore davantage à ce propos.»
«J’étais favorable au projet, je suis un peu déçu de constater que les points de vue sont si différents, relève pour sa part Davide Marguccio, syndic de Saubraz. La question qui se pose à nous maintenant est: Comment faire pour aller dans le sens de notre population?»
Les Gimelans et Gimelanes ne sont visiblement pas prêts, pour l’heure, à se rapprocher de qui que ce soit. A la question, «Etes-vous contre tout projet de fusion?», les réponses sont oui à 85,5% et non à 14,5%

 

Le commentaire de fusionite.ch

En Suisse, le temps ne semble plus aux fusions de communes… chez les citoyens

Après l’échec dans les urnes de la fusion de Bern avec Ostermundigen le week-end passé, c’est le refus des Gimelans, lors d’un sondage, qui nous est rapporté par la presse. Si à Bern les citoyens aurait été heureux à 72,3% d’absorber Ostermundigen, les citoyens de celle-ci ont refusé à 57,1%.

Ici ce sont les citoyens majoritaires de Gimel qui ont dit  « non » à 62,4%, et même un « non » catégorique à 85,5% à toute fusion, alors que les habitants des deux autres candidates semblent s’être laissés convaincre par « l’ambiance à la fusionnite » encore présente chez les élus.

Mais l’information est peut-être trompeuse pour les Gimelans: n’oublions pas qu’il ne s’agit que d’un sondage et on aurait tort de se laisser gagner par un soulagement trop euphorique, car une lecture plus fine des réactions (quasi-systématiques) après un échec, qu’il soit dans les urnes ou à la suite d’un sondage, révèle très souvent une remise de l’ouvrage sur le métier et la volonté de revenir à charge par la communication quelques années après. N’oublions jamais le but stratégique fixé par les autorités d’une partie des cantons suisses, oublieuses de l’impact démocratique que les fusions impliquent et de la fragilisation du tissu territorial qu’elles représentent.