décembre 11, 2023

Fusions et professionalisation

La professionalisation du personnel politique transpose toujours plus la logique économique (producteur / consommateur) au niveau politique : les électeurs deviennent des consommateurs de politique, les hommes politiques des producteurs de politique.

Cela a pour conséquence, comme en économie, d’amener une adaptation du producteur politique à la demande politique. En d’autres termes, le personnel politique a tendance à privilégier la prise de décisions propres à satisfaire son électorat, lui-même de plus en plus soumis à de nombreuses pressions ou manipulations. L’homme politique et « ses » électeurs… Cette idée que l’électorat puisse être un objet de possession est-elle tolérable en démocratie ? On constate que de plus en plus les électeurs sont captifs des avantages promis et des avantages acquis.

Sans nier le bien-fondé d’une rétribution correcte des élus qui investissent du temps dans un travail de gestion publique, il est un fait que la professionalisation de l’exercice du pouvoir le constitue en une source de revenus. Dans le cas où des hommes et des femmes politiques seraient tentés de faire passer les intérêts de leur carrière avant les intérêts des citoyens, on serait en présence d’une instrumentalisation du pouvoir politique.

On observe également un autre phénomène :

  1. L’auto-exclusion des profanes en politique ; les profanes étant ceux qui ne sont pas initiés, la société civile devient profane de la politique.
  2. L’exercice de la politique dans un marché concurrentiel qui au lieu de rassembler, élimine.

 

Va-t-on alors vers une augmentation fortes des rémunérations et la professionalisation d’élus qui vivent de la politique et pour la politique ? La question sensible des indemnités et du métier joue un rôle essentiel et détermine tout un ensemble de prises de positions et de stratégies.