Publié le 29 novembre 2020 sur le site lenouvelliste.ch par Noémie Fournier
Le vote consultatif mené ce dimanche 29 novembre auprès de la population de Veysonnaz a montré que les Barloukas préféraient un mariage avec Sion plutôt qu’avec Nendaz.

C’est un grand oui à la fusion, et de préférence avec Sion. Dimanche, près de 90% de la population de Veysonnaz a donné son avis sur le projet de fusion. Un taux de participation impressionnant et réjouissant, qui ne fait que légitimer davantage le résultat. «Cette mobilisation nous montre aussi que nous avions raison d’impliquer autant le citoyen dans le processus, au travers d’ateliers citoyens, de séances de présentation ou de foire aux questions», souligne Patrick Lathion, président de la commune.
La fusion plébiscitée
Mais parlons des résultats. Dimanche matin, le chef de l’exécutif doutait surtout du résultat à la première question, soit de la volonté de la population de poursuivre les démarches en vue d’une fusion. «J’espérais vraiment que la population soit prête, car le statu quo n’était pas considéré comme opportun par l’exécutif», lâche l’intéressé. Soutenue par l’ensemble du Conseil, cette proposition a finalement été plébiscitée par 87,5% des votants. Un verdict que l’on explique par la prise de conscience des citoyens des difficultés pour Veysonnaz à rester seule.
J’espérais vraiment que la population soit prête, car le statu quo n’était pas considéré comme opportun par l’exécutif.Patrick Lathion, président de Veysonnaz
Résultat serré annoncé
C’est la deuxième question qui a davantage divisé. Sion ou Nendaz? La campagne, particulière en cette année de pandémie, laissait prévoir un résultat très serré. Les pro-Sion, bien que nombreux, sont restés silencieux. Du côté des supporters de Nendaz au contraire, un tous-ménages a été publié.
Personne ne s’était aventuré au jeu des pronostics. Finalement, c’est tout de même dix points qui séparent les deux communes, avec la capitale en tête. 182 personnes ont voté Sion, 149 personnes lui ont préféré Nendaz, pour 8 bulletins blancs. L’écart est de 33 voix, soit 10% des suffrages exprimés.
A l’annonce des résultats, difficile pour les élus d’analyser cette préférence. Le Conseil communal a toujours refusé de prendre parti pour l’une des deux variantes et on ne le dit pas unanime sur la question. Sur le papier, il faut dire que les deux projets étaient jugés excellents, selon le rapport d’experts. Veysonnaz s’en sortirait gagnant, peu importe avec qui.
La stratégie de Sion appréciée
Alors pourquoi la Ville de Sion a-t-elle plu davantage? L’intention stratégique de Sion, qui entend devenir la capitale suisse des Alpes, a probablement joué en sa faveur. Veysonnaz pourrait devenir la première station de ce projet. Une optique rassurante pour certains administrés. Et puis c’est un fait, à Veysonnaz, la traditionnelle opposition entre la plaine et la montagne n’est plus d’actualité. «Les deux entités sont aujourd’hui complémentaires», résume Patrick Lathion.
Déception à Nendaz
Sur les réseaux sociaux comme par téléphone, les réactions ne se font pas attendre. De la déception du côté de Nendaz, où l’on se dit assez surpris du résultat. «Je suis déçu, mais il faut respecter le choix démocratique», confie Francis Dumas. «Je reste persuadé que nous avions un destin commun et que cette fusion faisait sens.» Le président de Nendaz ne se dit pas inquiet pour l’avenir de sa commune pour autant. Quant aux collaborations intercommunales, «certaines devront probablement changer, non par esprit revanchard mais par la force des choses».
Du côté de Sion, Philippe Varone confirme qu’une fusion avec Veysonnaz correspond au grand projet régional souhaité par la capitale et dont le vœu est de réconcilier la plaine et la montagne. «Si cette fusion venait à se concrétiser, elle présage de belles collaborations», ajoute le président de la Ville de Sion.
Au Conseil de se prononcer
Retour à Veysonnaz. L’exécutif en place veut désormais œuvrer à rassembler le village, tout en respectant le choix exprimé dans les urnes par les citoyens. Le Conseil actuel, qui a travaillé depuis deux ans sur le sujet, devrait se prononcer en décembre sur les suites à donner. «Nous évaluerons si l’écart entre les deux variantes est suffisant pour aller de l’avant», explique Patrick Lathion. Barloukettes et Barloukas sauront ainsi avant la fin de l’année si Veysonnaz déposera une demande officielle auprès de la municipalité de Sion.