(publié sur Facebook)
Mon cœur de montagnarde meurt dans ce combat.
Comment peut-on encore soutenir des projets de croissance mégalo irrationnels et illimités alors que ce modèle ne séduit même plus le monde financier? Comment oser l’appliquer à la sphère communale? cette entité fondamentalement sociale, portée par les citoyens pour les citoyens.
Comment suivre des personnalités politiques qui réduisent notre identité à des notes en bas de page?
Le nombre d’éleveurs de vaches d’Hérens n’est pas suffisamment élevé pour envisager un soutien communal, Veysonnaz n’est pas un village de montagne, le renforcement des écoles viendra plus tard. Voulons-nous vraiment cautionner ce modus operandi?
Il n’en est pas question. Je ne suis pas sédunoise. Je ne veux pas d’une radiation de la commune qui nous a tous vu naître, grandir et nous épanouir. Je ne veux pas soutenir cette croissance folle dont la chute sera terrible.
Les temps que nous traversons sont difficiles mais je garde la conviction que les habitants de Veysonnaz auront le courage de dire non à ce projet qui ne leur ressemble pas. Ce courage, nous devons l’avoir pour les dizaines et les centaines d’années qui suivent. Veysonnaz n’est pas aux portes de la tutelle, elle est une petite (très petite) commune saine (c’est le président de la ville qui le dit). Nous avons le temps et les ressources de construire l’avenir que nous souhaitons pour notre communauté.
NON à la fusion
Julie Métrailler, Veysonnaz
Je ne m’en suis jamais cachée, la vision stratégique « Sion, capitale suisse des Alpes » présente dans tous les discours municipaux de la ville de Sion ne me séduit pas.
Pour plusieurs raisons mais la première est sans doute qu’une commune s’étalant d’Ardon à St-Léonard, du val d’Hérens à Ayent et qui vise à renforcer son rôle au niveau national déséquilibrerai fondamentalement le tissu communal de notre canton.
Dans la logique de ce positionnement je ne suis personnellement pas favorable à la fusion Sion-Veysonnaz ou à la fusion Sion-Mont-Noble.
Dans le rapport intitulé « Vision du tissu communal valaisan face aux enjeux globaux » et remis au Conseil d’Etat en 2019, les auteurs mettent en garde sur les fusions plaine-montagne en ces termes : « Les communes « plaine-montagne » doivent savoir tout faire et intègrent une très grande hétérogénéité interne. Comme « il n’est pas possible d’être bon partout », le risque qu’elles fonctionnent de manière sous- optimale est considérable. Il convient donc de préférer des communes plutôt homogènes, spécialisées sur un portefeuille de tâches moins large, mais qu’elles maîtrisent. »
Les auteurs du rapport mettent également en garde contre « La stratégie alternative Grandes communes est championne en termes d’organisation interne des communes (capacités, ressources, standard minimum) et de simplification de l’organisation institutionnelle. La réponse aux besoins de la population est en revanche plus problématique, du fait d’une hétérogénéité in- terne très forte. En l’état, de telles communes apparaissent trop grandes eu égard au contexte valaisan marqué par une forte diversité (plaines, coteaux, vallées, etc.). » La réponse aux besoins de la population ne doit-elle pas être la priorité d’une municipalité?
En résumé, tenant compte de ces éléments, sans faire intervenir la sphère émotionnelle, financière ou culturelle, la conclusion s’impose rationnellement : Que Sion souhaite s’agrandir raisonnablement dans la plaine du Rhône peut tout à fait faire sens, mais aller phagocyter des communes de montagne ne se fera qu’au bénéfice de la capitale et au détriment des besoins des populations de montagne, de l’aménagement du territoire, de l’équilibre du tissu communal valaisan…
En conclusion : Non à la fusion Sion-Veysonnaz.Céline Dessimoz, Députée, Bramois