décembre 08, 2023

C’est plutôt oui au Grand Fribourg

Publié dans La Liberté le 17 février 2021 par Patrick Chuard
C’est plutôt oui au Grand Fribourg © Alain Wicht

 

Une majorité de candidats de la capitale et des huit communes environnantes approuvent la fusion

 

Fusion » «Etes-vous pour ou contre la fusion du Grand Fribourg?» Cette question a été posée aux 142 candidats au Conseil communal dans les neuf communes du centre cantonal. En tout, 82 personnes, soit 58% des prétendants, donnent leur avis à trois semaines du scrutin. Les résultats dessinent une tendance favorable au Grand Fribourg, avec 42% de réponses positives. La même proportion de personnes questionnées n’a pas répondu ou est sans avis, tandis que le non rallie 16% des suffrages.

Ce sondage, réalisé par l’association Fusion 21, laisse apparaître de fortes variations selon les communes. Une opinion positive du Grand Fribourg se dégage dans la capitale cantonale, à Avry, à Belfaux, à Corminbœuf, ainsi qu’à Marly. Les réponses sont en majorité négatives à Givisiez, à Matran et à Villars-sur-Glâne. Personne n’a accepté de répondre à Granges-Paccot. A noter qu’un seul candidat se déclare opposé en ville de Fribourg, tout comme à Corminbœuf et à Marly, et aucun à Belfaux.

A un peu plus de sept mois du vote consultatif, qui se tiendra le 26 septembre prochain, l’association Fusion 21 y voit un signe encourageant. «Il y a trois fois et demi plus de partisans que d’opposants», souligne son coprésident, Alain Deschenaux. Les candidats ont été sondés par courrier électronique. Fusion 21, groupe politiquement neutre favorable à un centre cantonal élargi, comme son nom l’indique, a tenu à poser une question nette «pour amener les gens à se prononcer clairement et éviter des réponses alambiquées».

«Les zones d’ombre»

Prise de température indispensable, selon Alain Deschenaux: «Le but est que les électeurs connaissent la position des candidats. La fusion est un élément important qui va occuper les exécutifs en début de législature. Nous voulions organiser des débats le printemps dernier, mais il était difficile de trouver des opposants.» Ces résultats permettront également à l’assemblée constitutive du Grand Fribourg «de repérer les zones d’ombre, là où il faudra faire un effort pour convaincre. C’est d’autant plus important que les assemblées d’information prévues l’an dernier ont été annulées à cause du Covid-19.»

«L’objectif est que les électeurs connaissent la position des candidats» Alain Deschenaux

Les résultats ne montrent pas de clivage gauche-droite. Les listes d’entente s’abstiennent davantage (17 personnes sondées sur 24) que les listes politisées. Il ne semble pas non plus y avoir de conflit générationnel entre partisans et opposants: l’âge moyen est légèrement plus jeune (47 ans) dans le camp du «pour» que dans le camp du «contre» (50 ans).

Dans leurs commentaires annexes, les partisans du Grand Fribourg relèvent notamment «la nécessité d’avoir un centre cantonal fort capable de rivaliser avec ses voisins, des synergies de fonctionnement, une moins grande dépendance de certaines communes à quelques entreprises». Les opposants «justifient leur position en argumentant un projet encore en gestation, une trop forte représentation de Fribourg-ville ainsi qu’une perte de proximité avec la population».

Un deuxième sondage

L’association Non à la fusion du Grand Fribourg, créée en décembre dernier et qui poursuit un objectif aux antipodes de Fusion 21, a également lancé son propre sondage. Un total de 648 messages a été envoyé par La Poste aux candidats des législatifs et des exécutifs. «Nous leur avons posé plusieurs questions et nous aurons davantage de résultats en nombre de candidats», indique son président, Ian Peiry. Les résultats définitifs de cette consultation seront dévoilés en début de semaine prochaine. Sur la base des résultats rentrés à ce jour, Ian Peiry indique qu’environ 53% des personnes ayant répondu plébiscitent la fusion, alors que 42% la refusent. «Cela dit, si on enlève la commune de Fribourg, où l’immense majorité des sondés est pour, on arrive à 73% d’avis défavorables.»


Celles et ceux qui estiment prématuré de prendre position«Je trouve très préoccupant que 42% des candidats n’aient pas d’avis sur cette question qui sera un dossier politique majeur de la législature», écrivait hier un internaute. Ce n’est pas l’opinion de René Schneuwly, syndic de Granges-Paccot, où neuf candidats se présentent pour les neuf postes de l’exécutif et aucun ne se détermine pour ou contre la fusion: «Je considère qu’il est prématuré de prendre position sur le projet de fusion, car un grand flou règne, notamment en matière de culture, de transports ou de fiscalité dans le contexte de la pandémie. Je précise qu’aucun mot d’ordre n’a été donné.» A Villars-sur-Glâne, en revanche, c’est d’un commun accord que les huit candidats du Parti socialiste (liste N°2) n’ont pas répondu: «Le projet de fusion du Grand Fribourg étant encore au stade de l’élaboration», ils «estiment prématuré de le soutenir ou de s’y opposer de manière arbitraire. Il serait irresponsable de soutenir ou de rejeter en bloc un projet sans connaître les opportunités qu’il offrira aux Villaroises et Villarois, ou les risques qu’il leur fera courir», précisent-ils dans un communiqué. A Givisiez, le candidat-syndic Vladimir Collela a tranché (contre). Mais il dit «comprendre ceux qui ont préféré s’abstenir pour ne pas apporter de l’eau à une association qui est tout sauf neutre sur la question.» PC