Deuxième augmentation d’impôts pour le navire amiral des fusions de communes fribourgeoises
Décidément, alors que la stratégie autour des fusions communales fait encore fréquemment les gros titres, la réalité de celles-ci est malheureusement rarement mise en perspective avec leurs prétendus avantages.
Alors que certains, tel l’ancien préfet de la Gruyère, rêvent encore de mégafusion (La Liberté du 16.12.2021), l’exemple de Belmont-Broye, après avoir servi de locomotive à tout une série de projets, devrait aujourd’hui ouvrir les yeux de ceux qu’on sollicite encore et dont attend l’assentiment.
Ainsi le dernier bulletin d’information de la nouvelle commune, quasiment passé inaperçu parmi les envois publicitaires reçu pour les Fêtes de Noël, révèle presque en catimini à ses lecteurs qu’une seconde augmentation d’impôts va leur être infligée après à peine une législature.
Ainsi, les habitants de Belmont-Broye se retrouvent maintenant avec déjà 6% de fiscalité communale supplémentaire par rapport au taux de 72ct par franc payé à l’Etat qui leur était promis pour faire accepter la fusion. Et maintenant que le pain blanc a été consommé (rappelons tout de même aussi que le million accordé par le Canton en soutien de la fusion est déjà dépensé), les autorités annoncent déjà la nécessité d’une nouvelle augmentation dans un avenir proche. Tout cela pour de bonnes raisons (crèche, CO, baisse de la fiscalité des entreprises) pourtant déjà connues ou prévisibles avant la fusion.
Le taux annoncé de 78% ne suffit d’ailleurs pas, puisque même en touchant un montant compensatoire sur l’impôt des entreprises de la part du canton, le budget 2022 présente déjà un déficit de 164’000.- CHF…
L’argument classique des partisans des fusions de communes a toujours été le taux d’imposition, invariablement proposé à la baisse pour appâter des citoyens trop vite crédules de l’argument « demain on rase gratis ». En 2013 déjà, nous annoncions, à qui voulait l’entendre, qu’il existait de nombreux exemples de communes fusionnées obligées d’augmenter les impôts après une ou deux législatures.
Pour Belmont-Broye, la commune emblématique de la « nouvelle gouvernance » qu’on continue de vouloir promouvoir à coup d’incitations financières, il n’a même pas fallu attendre si longtemps : les hausses se concrétisent, comme l’annonçait l’argentier communal dans la Liberté du 16 décembre 2020 « Il ne faut pas se leurrer. A court terme, le taux d’imposition risque à nouveau d’augmenter. » Nous y voilà donc !
Ce serait presque drôle si l’impossibilité d’un retour arrière, dont on nous a gratifié dans le « panier de la mariée », nous fait aujourd’hui un beau pied de nez et s’il ne nous restait plus que les yeux pour pleurer tout ce qu’on nous avions et qui est maintenant perdu, alors que nous attendons toujours le miracle de communes « plus fortes ensemble » grâce à la « taille critique »…
Alors ? Futurs candidats à une fusion ? Vous ne pourrez pas dire que vous n’êtes pas avertis ! Pour rester maître de son destin, mieux vaut l’anticiper… c’était le slogan des fusionneurs de Belmont-Broye !