Publié sur l’Essor savoyard le 18.01.2022
Par Maxime Petit
La majorité municipale de François Astorg table sur une hausse de 1,5 point de la taxe foncière sur le bâti en 2022 pour financer ses projets et rénover le patrimoine de la Ville d’Annecy. Une stratégie critiquée par l’opposition municipale, qui invite plutôt à maîtriser les dépenses.
Plus 1,5 point. Ce chiffre a enflammé les débats lors du dernier conseil municipal d’Annecy, lundi 17 janvier 2022. Il devrait s’agir de la future hausse de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB), un impôt qui concerne les habitants de la commune nouvelle possédant un bien immobilier. Le taux à Annecy passerait ainsi de 28,29 % à 29,79 %, rapportant 3 millions d’euros.
Qu’est-ce qui nécessite cette hausse ?
Plusieurs raisons, selon la majorité municipale. En premier lieu, le financement d’un plan d’investissements de 403 millions d’euros jusqu’en 2025. « Ça ne fait pas plaisir d’augmenter les impôts. Il n’y a aucun choix idéologique là-dedans, il y a juste un choix raisonnable par rapport aux projets qu’on essaie de mettre en œuvre », a justifié le maire, François Astorg.
Selon l’exécutif, la fusion des communes en 2017 continue aussi de peser sur les comptes. À cela s’ajoute le besoin d’entretenir « un patrimoine vieillissant », avec des rénovations de bâtiments à l’ordre du jour. Sans compter l’impact de la crise sanitaire (évalué à près de 6 millions d’euros fin novembre) et de la cyberattaque (en cours d’évaluation).
En clair, « il y a une dynamique qui augmente les dépenses avec des recettes qui baissent », a résumé l’édile de la cité lacustre. « On arrivait sur un seuil critique. »
Est-ce la bonne solution ?
La fiscalité, c’est « le seul levier qui nous reste », assure Christian Petit. L’autre solution, le recours à l’emprunt, a été écartée par l’adjoint aux finances. Ce dernier a aussi tenté de relativiser l’évolution de la TFPB. « Avec l’augmentation, nous serons une des cinq villes les moins chères de la strate en taux d’imposition. »
Mais l’opposition n’a pas manqué d’étriller ce choix budgétaire. « Nous allons tout droit à la catastrophe », a lancé Philippe Chamosset (groupe Annecy Ensemble), qui alerte sur une « augmentation réelle de 5,3 % sur la part de la Ville » risquant également d’être répercutée par les propriétaires sur les loyers.
Pour Jean-Luc Rigaut (Pour Annecy, naturellement), cette hausse – la première depuis 2001 sur Annecy historique – remet en cause le pacte fondateur de la commune nouvelle. Et l’ancien maire d’inviter plutôt à « revoir les dépenses de fonctionnement ». Quand Denis Duperthuy (Les Annéciens) voit dans cette décision une « totale déconnexion entre [les] promesses électorales et la réalité financière de la gestion d’une collectivité ».
Que va-t-il se passer maintenant ?
L’exécutif ayant présenté ses orientations budgétaires le 17 janvier, il reste désormais aux élus à les voter à travers le budget 2022. Ce dernier sera débattu le lundi 31 janvier et son résultat scruté de près. Les troupes de Frédérique Lardet (Annecy Respire), qui font partie de la majorité municipale, ont déjà pris leur distance avec les choix fiscaux retenus.
S’il est adopté, le nouveau taux d’imposition s’appliquera en tout cas au moment du paiement de la prochaine taxe foncière en octobre prochain.
La taxe foncière sur les propriétés bâties n’est pas la seule augmentation à l’ordre du jour pour bâtir le futur budget de la Ville d’Annecy. La majorité municipale table également sur une hausse des tarifs des parkings en surface de 10% en moyenne. Le prix des services fournis par la Mairie sera réévalué de 2,5%, sauf pour les tarifs famille comme la restauration ou encore le périscolaire. Enfin, une hausse de la fiscalité est également prévue sur les résidences secondaires. La municipalité va majorer la part de la cotisation de la taxe d’habitation pour ce type de biens. Elle sera montée au maximum autorisé (60%), ce qui permettra à Annecy d’engranger 800 000 euros.