Un autre argument présenté en faveur des fusions est celui de mieux pouvoir répondre aux exigences de la société et aux attentes de la population en mettant en commun des moyens pour développer des prestations.
L’appréciation de la qualité des prestations à la population est, en l’absence d’une étude et d’une analyse documentée, souvent très subjective et dépendante de critères changeants selon la situation économique, démographique voire chronologique.
En l’attente de ce bilan, toujours pas établi scientifiquement après plus de 20 ans de fusionnite aiguë en Suisse, on peut pour le moins déjà se poser la question de savoir quelles sont ces exigences, ces attentes de la population et avancer la réponse suivante :
Ces exigences qu’on prête volontiers à nos populations ne sont-elles pas celles que notre mode de vie dicte par son agression publicitaire permanente et le diktat d’un mode unique d’organisation sociale, notre mode de vie occidental, d’aucuns diraient quelque chose comme l’american way of life ? Construire des mégapoles, concentrant une population pendulaire menant une vie en cadence mais sans rythme, phagocytant des ressources énormes pour se permettre d’imposer son poids à un environnement désertique hors d’elle.
Dans cette vie, chacun tient pour acquis son droit à l’énergie, aux matières premières, aux loisirs, au travail, à son chez soi, à la protection sociale, à la sécurité, à mener les projets qu’il veut, dans la dimension qu’il veut.
La fusion pourrait même se révéler être une réelle baisse de prestations pour les citoyen(ne)s de villages périphériques, au contraire de ce qui est souvent avancé. Car il faudra prendre sa voiture pour aller au bureau communal, éventuellement payer le parking, ce qui est l’usage dans les grands centres ; il faudra sans doute aussi la prendre pour aller à la déchetterie (les déchetteries des communes périphériques pourraient même être supprimées si elles ne s’avèrent pas rentables ou s’il faut resserrer le budget).
La réalité est traduite dans cette citation :
« Lorsque nous avons beaucoup de neige sur les routes, la commune de Val-de-Ruz dégage en premier les axes principaux. Malheureusement les routes d’Engollon ne sont pas sur les axes principaux… »
Et encore :
Pour améliorer les services, le risque est grand de voir la future commune fusionnée se décharger de certains soucis en privatisant des secteurs. Ceci entraînera des frais, taxes et impôts supplémentaires pour les « clients-citoyen(ne)s » et les petites localités pourront difficilement faire valoir leurs besoins dans certains domaines (exemple : voirie, entretien des routes et chemins).