novembre 29, 2023

A Vex, le collectif contre la fusion avec Sion se reconvertit en pro-union du Val d’Hérens

Publié le 22 mai 2023 sur le site rhonefm.ch par Didier Morard

 

A Vex, le collectif opposé à l’union avec Sion se reconvertit en mouvement pro-fusion à l’échelle hérensarde. Avec comme objectif d’imposer le débat sur les fusions dans chaque commune.

A Vex, le collectif opposé à la fusion avec Sion vit une seconde jeunesse. Né dans l’optique du vote consultatif organisé le 27 novembre 2022, le mouvement « NonFuSion » se reconvertit. Fort du succès obtenu dans les urnes, qui a vu les Bacounis préférer un rapprochement avec le Val d’Hérens, plutôt qu’avec Sion, le collectif s’étend au reste de la vallée. «Dans le cadre de la votation à Vex, on s’est engagés à poursuivre le débat», justifie Sébastien Gaspoz, membre du comité « NonFuSion ». «On ne voulait pas faire campagne pour une solution et ne pas se battre pour», enchaîne-t-il. Et de citer le vote bacounis et le report du scrutin à Mont-Noble comme des tendances favorables à une fusion hérensarde.

Une fusion de la vallée sans Vex aurait été impossible. Le bébé serait mort-néFabien Schafeitel, député hérensard

Le collectif se constituera le 27 mai prochain lors d’une première assemblée générale, prévue au local de l’Echo des Glacier de Vex. «On invite toute la population et les personnes engagées dans leur commune pour lancer les premières bases de ce collectif hérensard», s’enthousiasme Sébastien Gaspoz. Le mouvement laissera aussi tomber son appellation « NonFuSion » pour une dénomination hérensarde.

Tirer à la même corde

Le collectif prend des airs de conquérant. Il ratisse large pour disposer d’un grand nombre d’ambassadeurs dans chaque commune du Val d’Hérens. «La recherche est grandement facilitée par nos vies associatives communes. Pour beaucoup, on a aussi été à l’école ensemble», explique Sébastien Gaspoz. Le comité de Mont-Noble, opposé à une union avec Sion, a également été approché. «L’idée maintenant, c’est de travailler tous ensemble», espère le Bacounis. Parmi les Hérensards approchés : le député Fabien Schafeitel. «Je salue l’évolution du débat sur les fusions. Il y a une dizaine d’années quand on abordait ce sujet, on recevait une fin de non-recevoir», se rappelle l’élu centriste.

Préparer le terrain…

Les membres du collectif s’accordent à dire qu’il n’y a pas urgence à fusionner. Ils estiment qu’une union pourrait se sceller d’ici dix, quinze ans. «Il n’y a pas urgence à fusionner mais il y a urgence à discuter de la fusion pour préparer un terreau fertile», tonne Sébastien Gaspoz. Souvent considérée comme la plus hostile à une union, Hérémence change peu à peu d’avis, selon le député Fabien Schafeitel. «Le vote de Vex a ouvert le débat. Une fusion de la vallée sans Vex aurait été impossible. Le bébé serait mort-né», estime l’habitant d’Euseigne. «Le débat sur la fusion existe et c’est important de maintenir la pression sur le débat pour savoir où on veut aller à un horizon de dix à quinze ans», développe-t-il.

Une étude de fusion

Les membres du collectif vont s’efforcer à faire entendre leur voix et leurs revendications dans les assemblées primaires de chaque commune hérensarde. Parmi les dépôts possibles : une demande d’étude de fusion à cinq et la création d’une commission intercommunale citoyenne. «L’idée, c’est de sortir le débat des exécutifs et de dépolitiser la question de la fusion», lâche Sébastien Gaspoz. «Il y a parfois de vieilles rancoeurs entre les exécutifs communaux. Ils ressortent toujours ce qui n’a pas fonctionné au lieu de mettre en avant les collaborations fructueuses.» Un esprit de clocher encore bien présent dans le Val d’Hérens, constate aussi Fabien Schafeitel. «Il y a des intérêts propres à chaque commune qui font que le regard individualiste de la commune prime sur une vision généraliste de la vallée.»

Des collaborations avant la fusion

Si les membres du collectif veulent imposer le débat, ils savent qu’il faut le faire en douceur et par étape. Ils proposent en préambule l’intensification des collaborations, plutôt que la fusion. «Des collaborations plus actives et plus intelligentes», ose Sébastien Gaspoz. «Mais oui, nous allons encourager la discussion sur la fusion», enchaîne-t-il. Des débats nourris sur les associations locales sont à prévoir, prévient Fabien Schafeitel. «Les ski-clubs par exemple ont peur d’une fusion. Ils craignent la disparition des aides communales. Il faut expliquer et rassurer», appuie le centriste.

Malgré ces embûches, Sébastien Gaspoz croit dur comme fer à la fusion hérensarde. « J’y crois. Ce sont des questions très émotionnelles», avoue-t-il. «Il y a quand même une forte volonté populaire dans la vallée pour parler de la fusion», conclut-il.