Les comités antifusion de Gingins, Chéserex et La Rippe répondent à leurs détracteurs.
Pierre Schaller, Georgette Ansermet et Marc Bory, chefs de file des opposants à la fusion d’Asse et Boiron. Image: Florian Cella
Ils sont tous les trois contre la fusion des neuf communes d’Asse et Boiron, mais pas forcément pour les mêmes raisons. En revanche, le coup de gueule des syndics contre «les dérapages» des opposants, il y a dix jours, a renforcé la cohésion des comités antifusion de Gingins, de Chéserex et de La Rippe.
Lundi, leurs chefs de file ont tenu à répondre à leurs détracteurs. «Car ce qu’on a dit de nous, notamment qu’on avait rompu un gentleman’s agreement, n’est pas correct. Il n’y a jamais eu de réunion à ce propos avec le comité de pilotage et on ne veut pas déclarer une guerre», a lancé Pierre Schaller, adversaire de la première heure d’une si grande fusion.
S’il admet avoir commis une erreur, dans le tous-
Un gros souci pour Georgette Ansermet, qui ne voit qu’une chose: sa Commune, en l’occurrence l’opulente Chéserex, devra céder tous ses biens et leur gestion à la nouvelle Commune et n’aura rien en contrepartie. «La crainte de voir les loyers de notre patrimoine augmenter n’est qu’un détail. C’est le différentiel financier entre les Communes, notamment leurs dettes, qui inquiète», précise la responsable du comité «Pas de fusion à Chéserex». Elle craint la vente de biens communaux ou même de voir un chalet d’alpage restauré à grands frais par sa Commune revenir soudain à un amodiateur d’Eysins ou de Grens. «La nouvelle Commune pourrait aussi se décider à vendre les droits de superficie que Gingins a accordés depuis des décennies pour maintenir au village les jeunes générations», relève Pierre Schaller.
A La Rippe, commune plus pauvre et moins peuplée, la convention de fusion n’avait été acceptée en octobre dernier que par une voix d’écart. Son comité «Pour une autre fusion» n’écarte pas tout mariage, mais en tout cas pas avec «ceux du bas», soit six communes: Crassier, Borex, Signy-
Une fusion «bâclée»
«La Rippe a certes une dette, car elle a choisi de maintenir son patrimoine, en refaisant par exemple un chalet d’alpage pour près de 1 million de francs. Mais notre réseau d’eaux et nos routes sont à niveau et la moitié de la dette vient de la construction de nouvelles classes qui seront remboursées par l’Association scolaire intercommunale. La situation n’est donc pas catastrophique au point de devoir fusionner», estime le porte-
Selon les opposants, les Municipalités ont précipité et bâclé la démarche pour obtenir l’incitation financière du Canton. «On aurait dû se donner plus de temps pour réfléchir et mieux écouter la population.»
Article de 24Heures par Madeleine Schürch